Afrique

Artistes africains : beaucoup de talents, bien peu de visas

Nombreux sont les musiciens africains qui rencontrent (toujours) d’énormes difficultés pour venir se produire en France. PAM a enquêté sur les problèmes soulevés par ces artistes. L’article complet par Adélaïde Robert est en lecture ci-après : https://bit.ly/3dNUa4R. (Extrait)

Dans l’article :

  • Sous-traitance, informatisation, déshumanisation
  • Anciens et nouveaux combattants : le parcours
  • Satisfait ou… pas remboursé
  • Talents sans passeport… ni visas

Anciens et nouveaux combattants : le parcours

Retour au cas français. Après obtention du premier rendez-vous qui permettra l’instruction du dossier, beaucoup d’artistes ne sont pas au bout de leur peine. Il s’ensuit généralement un long processus visant à justifier sa demande. « Très récemment, ils ont créé [en Tunisie] un statut de musicien, discutable puisque pour obtenir ce statut, il faut passer un oral devant des gens plutôt issus du conservatoire », explique Amine Metani. Ce statut est ainsi particulièrement difficile à obtenir pour des DJs, comme les membres de Dissidance, qui ne parviennent pas à se faire reconnaître en tant que musiciens. « Il manque quand même une expertise dans les postes consulaires pour simplement apprécier la réalité du statut d’artiste », regrette aussi Pierre-Henri Frappat


C’est encore plus vrai s’ils sont jeunes, puisque dans ce cas ils sont également victimes d’un profilage migratoire « Si vous êtes un homme jeune, sans attache familiale, que vous n’êtes pas connu, en début de carrière, vous aurez moins de chances d’accès à la mobilité », assure Pierre-Henri Frappat. « Le fond du problème, c’est qu’il faut prouver que tu n’as pas l’intention de rester en France », précise Amine Metani. Souvent, ces artistes doivent justifier d’un emploi en CDI (donc pas en tant qu’artiste) et/ou percevoir un salaire minimal jugé suffisant pour ne pas – imagine-t-on, être tentés de rester en France. Une danseuse malienne qui accompagne Dissidance s’est vue demander de prouver qu’elle n’était pas enceinte, et qu’elle ne cherchait ainsi pas à accoucher en France, au moment de l’instruction de son dossier.

Cette méfiance vis-à-vis des artistes demandeurs de visas a certes été alimentée par un certain nombre d’abus, dont l’affaire survenue en 2003 autour de Papa Wemba qui en est devenue l’emblème. L’artiste congolais, impliqué dans une sombre histoire de trafic de visas, sera condamné en 2004 pour avoir fait passer certains de ses compatriotes pour des membres de son groupe afin de faciliter leur entrée en Europe en échange d’une rétribution monétaire. Ce scandale et les désertions d’artistes (finalement assez rares, au regard du nombre de visas accordés) font partie des raisons avancées à l’époque pour justifier le durcissement des procédures de visa.

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