Jusqu’à présent, j’avais deux avis sur la résurgence du vinyle. D’une part, au XXIe siècle numérisé, la musique en tant que produit n’a aucun sens. Pourquoi un format numérique utiliserait-il des ressources rares et précieuses comme le papier, le plastique et le transport, juste pour le plaisir ?

Pourtant, il est encore moins logique de penser à la musique en bits et en octets. Charger une application de streaming n’est pas tout à fait le « mini-réfrigérateur sans […] bières dedans », comme l’a décrit Paul Weller, mais plutôt le réfrigérateur dans lequel la nourriture abondante se périme avant que vous ne puissiez la manger. Les versions numérisées des éléments contextuels du vinyle – pochettes de vignettes, paroles dynamiques et même les biographies d’artistes souvent obsolètes, semblent plutôt « vides » en comparaison.
Sans aucun doute, le vinyle a transformé mon écoute musicale ces dernières années. Je suis en grande partie en deçà de l’idéal romantique de mettre un disque et de ne rien faire d’autre qu’écouter et regarder la pochette et les paroles. Pourtant, le rituel même de sélectionner l’album, de sortir le disque de la pochette et de le coller sur la platine semble inciter à une forme d’écoute plus attentive, même si c’est en arrière-plan en coupant des légumes ou en écrivant des mails. C’est une forme de musique d’ambiance plus élégante d’une manière qui rappelle la citation de Jean-Michel Basquiat : « L’art est la façon dont nous décorons l’espace ; la musique est la façon dont nous décorons le temps. En effet, le vinyle est un produit qui peut remplir ces deux fonctions si on le souhaite.
En fin de compte, l’un des plaisirs cachés du vinyle est que le choix personnel l’emporte sur «l’abondance terrifiante». La rareté auto-imposée est libératrice
Article complet en anglais par Keith Jopling de MIDiA : https://bit.ly/3TFmplF
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