Point de vue exprimé par Jeremy Lascelles  ex PDG de Chrysalis Music,a travaillé pour Virgin, passé ensuite par Blue Raincoat Music, dans une entrevue avec MBW, en anglais, par MARK SUTHERLAND : http://bit.ly/43hu139 dont voici quelques éléments.

LES ARTISTES SONT-ILS MIEUX PLACÉS AUJOURD’HUI ?

Oui, sans aucun doute. Ils sont moins dépendants d’avoir une relation avec un tiers comme une maison de disques. Parce qu’il est tout à fait possible de fonctionner de manière autonome. Vous pouvez tout faire par vous-même – ce n’est pas toujours la meilleure chose, mais vous le pouvez.

APRÈS LE DÉBAT SUR LE STREAMING, LES LABELS DOIVENT-ILS CHANGER ?

Ils ont changé, mais pas assez. Les maisons de disques ont encore un rôle important à jouer si elles se repositionnent dans le bon sens. 

Ils sont toujours des fournisseurs potentiels de ressources importantes, dont l’argent est l’une des plus importantes ; quand on essaie de faire émerger un artiste, c’est très difficile de se passer d’un accès au capital. Les maisons de disques sont de gros investisseurs, elles prennent beaucoup de risques et je crois fermement au rapport risque/récompense dans toute transaction commerciale. 

Il n’est pas déraisonnable qu’ils reçoivent une récompense appropriée pour le risque qu’ils prennent, mais cela doit être proportionné. Ils doivent cesser de se considérer comme des seigneurs et des maîtres et se penser davantage comme des partenaires dans leurs relations avec les artistes. Il s’agit d’une répartition plus juste de l’argent gagné et d’une façon plus juste de gérer la propriété des droits. 

Beaucoup de gens ont fait le parallèle : si vous avez remboursé votre prêt hypothécaire, pourquoi la société de prêt hypothécaire est-elle toujours propriétaire de votre maison ? Chez Chrysalis Records, nous concluons des accords que nous jugeons justes et équilibrés : donnez à l’artiste une grande partie de l’avantage et il récupérera ses droits après un certain temps. 

Nous essayons de structurer quelque chose que nous penserions être une bonne affaire si nous étions les managers de cet artiste.