Quel avenir envisager pour le streaming dans les années à venir ?
Nous ne sommes qu’au début de tout cela. En terme d’usage, plusieurs questions se posent, notamment celle de la séparation entre les écoutes grand public et les écoutes de niche auxquelles les plateformes ne sont aujourd’hui pas capables de répondre. Pour la comparaison, les radios libres se sont partagées entre les réseaux commerciaux et les radios plus underground, offrant un paysage radiophonique qui permettait de contenter tout le monde. Aujourd’hui, le streaming ne contente pas tout le monde, les plateformes ne s’occupent que du plus grand public.
Des questions vont également se poser avec l’arrivée des assistants à commande vocale, également avec la fin de la voiture personnelle que l’on conduit… Quand on ne conduira plus sa voiture, on n’écoutera probablement plus de la musique de la même manière, voire on n’écoutera plus de musique du tout peut-être.
Il y a par ailleurs des problématiques liées à la rémunération des créateurs. Quand les majors ont écrit les contrats de Deezer et Spotify, elles ont imposé un système de comptabilité des revenus à l’avantage des artistes les plus écoutés. En faisant cela, elles ont fabriqué un monstre car elles ont tout donné aux plus gros et aux écoutes boulimiques des 15-25 ans. Résultat : aujourd’hui, la quasi-totalité des revenus du streaming va aux musiques urbaines, un peu aux musiques électroniques à la mode et à la pop internationale. À côté de cela, quand bien même des « petits » artistes sont écoutés, ils ne touchent quasiment rien. (Sophian Fanen in IRMA)