Vous me direz qu’il y a toujours eu des fossés dans les métiers artistiques, entre l’artisanal et le tape-à-l’œil. Mais il faut reconnaître que le gouffre s’est amplifié depuis quelques années. Dans tous les domaines, on fait face à de grosses machines qui écrasent tout.
Je comprends notre fascination pour le clinquant, le glamour et le strass. Je succombe moi aussi. Mais je remarque que ces gros évènements, dans lesquels on peut inclure les émissions Star Académie et les nombreuses versions de The Voice – La Voix, contribuent à nous faire oublier la nature même du travail des créateurs.
Pire encore, ils font de ceux et celles qui tentent de pratiquer leur métier avec sérieux des ringards dépassés dans le regard du « grand public », un public qui veut pouvoir rêver en regardant une chanteuse s’époumoner entourée de six danseurs plutôt que de le faire en écoutant des chansons bien faites.

Francouvertes : Il y a quelque chose de touchant dans ces soirées où des talents naissants viennent faire partager ces petites choses qui émanent de leurs tripes, de leurs blessures, de leur aspiration, celle de devenir un jour un artiste accompli capable de remplir des salles.
Eurovision : Cette monumentale machine qui suinte le fric et les intérêts est aujourd’hui un symbole navrant de notre époque. Et d’une industrie vorace. Les chansons avaient toutes été écrites dans le but d’être un succès guimauve. Quant aux voix et aux prestations scéniques, on aurait dit des clones de Katy Perry, Beyoncé et J. Lo.
Point de vue plus complet et détaillé par Mario Girard pour La Presse : https://bit.ly/3Ijyf1y
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