Spotify a dévoilé son nouveau système de redevances à deux niveaux dans un article de blog (*), affirmant qu’il générera un milliard de dollars supplémentaires pour les artistes émergents et professionnels. Leur approche est claire : positionner ce changement comme une redistribution inverse des richesses, destinée à bénéficier aux artistes travaillant dur. Les mesures clés incluent la réduction de la fraude et du « bruit », avec des seuils minimums de diffusion pour garantir des paiements significatifs.

Cependant, malgré ces intentions positives, les plus grands artistes continueront de bénéficier davantage du plus grand pool de redevances. Le seuil de moins de 1 000 streams impactera principalement les petits labels, qui risquent de perdre une partie de leurs revenus. Les grands labels couvrent ce risque en ne versant des redevances aux artistes qu’après avoir récupéré leurs avances, tandis que les petits labels, incapables d’offrir de telles avancées, pourraient souffrir de ce système.

Le seuil de 1 000 streams ne concerne pas les artistes dans leur ensemble, mais plutôt chaque chanson individuelle. De ce fait, de nombreux artistes ne toucheront pas de redevances pour certaines de leurs chansons. Malgré l’accent mis sur l’augmentation des paiements pour les artistes dépendant fortement des revenus du streaming, la répartition de ces « dizaines de millions » ne représente qu’une fraction infime du revenu total des redevances de Spotify.

Bien que certains artistes puissent recevoir des sommes significatives, cela reste insignifiant pour ceux qui gagnent déjà beaucoup. Une proposition alternative suggère de cibler ces fonds vers un petit groupe d’artistes émergents à fort potentiel, transformant ainsi le système en un fonds de développement plutôt qu’en une redistribution de richesses inversée.

En résumé, le changement de positionnement de Spotify quant aux licences à deux niveaux est louable, mais la répartition des redevances pour les flux de moins de 1 000 reste un point d’achoppement. Diriger ces fonds vers un fonds de développement des artistes pourrait être une solution gagnant-gagnant, contribuant à plus de justice tout en investissant là où l’argent du streaming émerge en premier lieu.

Texte au départ de l’Analyse complète, en anglais, par Mark Mulligan pour MIDIA à lire en suivant ce lien : https://tinyurl.com/3pzh36vu, Article de blog de Spotify à lire en suivant ce lien : https://tinyurl.com/4t6asjze